Dans une
lettre adressée aux médias néerlandais,
trois membres de premier plan du gouvernement affirment qu'ils
souhaitent conserver le système des coffee shops mais les réserver aux
seuls membres, afin qu'ils cessent d'attirer les narcotouristes.
Les ministres de la Justice, de l'Intérieur et de la Santé écrivent
que la réduction du tourisme de la drogue et du nombre de coffee shops
aiderait à faire baisser la criminalité et les nuisances diverses qui y
sont associées.
Les coffee shops proches de la frontière, en particulier, sont
inondés de fumeurs de cannabis venant des pays voisins, dont les
politiques en la matière sont plus répressives. Ces « hordes » de
touristes ont conduit à des plaintes des voisins concernant aussi bien
les embouteillages engendrés, que le fait de voir des gens pisser dans
la rue ou dealer.
Autre source de criminalité liée à l'activité des coffee shops :
l'inconsistance de la politique néerlandaise, qui autorise la vente et
la détention de petites quantités de cannabis mais qui interdit d'en
planter pour alimenter ces boutiques.
Alors que le gouvernement devait rendre publiques cet automne ses
conclusions pour un changement de politique concernant les coffee
shops, la lettre de mardi est une indication claire quant à ses
intentions.
Une discrimination basée sur la nationalité étant contraire aux
règles de l'Union européenne, le gouvernement pourrait demander d'être
en possession d'une carte bancaire néerlandaise pour pouvoir acheter
dans un coffee.
Toujours selon cette lettre, les ministres seraient prêts à laisser
les coffees à conserver de plus importantes quantités de cannabis.
Actuellement, ils ne peuvent stocker que 500 grammes. Résultat, des
coursiers parcourent sans cesse les cités néerlandaises avec du
cannabis pour les réapprovisionner.
Les trois partis qui forment la coalition gouvernementale
conservatrice sont en désaccord sur la politique des drogues. Les
chrétiens-démocrates et leurs alliés veulent démanteler les coffee
shops, mais le Parti travailliste veut les maintenir. Une politique
plus restrictive mais qui permettrait de faire perdurer le système est
donc probable dans un futur proche.
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Traduit de l'américain par Arnaud Aubron
En partenariat avec : Photo : préparation de joints préroulés dans un coffee shop du
Sud des Pays-Bas, à Bergen op Zoom, le 19 novembre (Jerry
Lampen/Reuters)