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 livre - le Crépuscule d’une idole

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MessageSujet: livre - le Crépuscule d’une idole   livre - le Crépuscule d’une idole Icon_minitimeLun 27 Déc 2010 - 17:36

Onfray jette un pavé dans la psychanalyse
Analyse

Dans «le Crépuscule d’une idole», le philosophe s’attaque de façon argumentée à la figure de Sigmund Freud, accusé d’avoir fabriqué une science à l’aide de manipulations.

Citation :
La charge de Michel Onfray contre Freud et la psychanalyse est très lourde. L’homme serait un triste sire, un truqueur, un menteur, un phallocrate misogyne et homophobe, un conservateur sourd à toute histoire sociale et uniquement soucieux de transformer la sienne, «égotique et narcissique», en légende. La discipline, en tant que thérapie, relèverait d’une «branche de la pensée magique» et soignerait «dans la stricte limite de l’effet placebo».

Certes incendiaire, son livre, le Crépuscule d’une idole, l’affabulation freudienne (Grasset), n’est pourtant pas un pamphlet soutenu par la fougue et le style, mais un essai fort, intelligent et dérangeant, malin (comme un singe ou un démon, c’est selon), écrit de façon simple et directe, adroitement argumenté, organisé autour d’une thèse systématiquement développée. Aussi ne pourra-t-il pas être contesté par l’invective et l’anathème, mais par la froide et méticuleuse recherche des éventuelles erreurs, des contresens, des omissions, des raccourcis, des errements ou des mésinterprétations qu’il contiendrait.

La psychanalyse a été décriée dès son aurore. Inutile de mentionner tous ceux qui ont récusé tel ou tel point de doctrine ou telle conception de la cure, de citer des historiens des idées, des psychiatres, tel Pierre Janet, qui ont contesté le primat que Freud accorde au sexuel ou des ethnologues qui ont nié que le complexe d’Œdipe se trouve dans toute société. Mais pour rester dans le champ de la philosophie qui est celui d’Onfray, on peut rappeler les noms de Ludwig Wittgenstein, soutenant que la psychanalyse est une «mythologie très puissante», de Karl Popper, qui lui a dénié le statut de science, de Sartre, qui a refusé la notion même d’inconscient, de Gilles Deleuze et Félix Guattari, qui ont signé un certain Anti-Œdipe…

«Stock de dynamite». Michel Onfray ne prétend pas apporter de nouvelles pièces au dossier. Nietzsche, Marx et Freud ont constitué la «triangulation magnifique» qui lui a appris à penser, et, encore jeune homme, marqué socialement par la misère de sa famille et moralement par les «quatre années passées dans un orphelinat de prêtres salésiens» au cours desquelles il a «senti le souffle de la bête chrétienne dans son cou», lui a permis de disposer d’un «stock de dynamite considérable» dont il rêvait que, utilisé, il ferait «sauter la morale catholique, miner la machinerie capitaliste et volatiliser la morale sexuelle répressive judéo-chrétienne». Nietzsche est resté son «ami». Marx aussi, mais marié à l’anarchiste Proudhon. Freud non. Et ce désamour est né, entre autres, de la lecture du Livre noir de la psychanalyse, qui lui a «dessillé les yeux».

Dès lors, il a décidé de relire Freud, tout Freud, ses livres et ses correspondances, et s’est convaincu que les «cartes postales freudiennes» qu’il lisait lui-même à ses élèves des classes de philosophie - à savoir «Freud a découvert l’inconscient tout seul à l’aide d’une auto-analyse extrêmement audacieuse et courageuse»,«la psychanalyse procède d’observations cliniques, elle relève de la science»,«le complexe d’Œdipe est universel»,«Freud a découvert une technique qui, via la cure et le divan, permet de soigner et de guérir les psychopathologies»,«la conscientisation d’un refoulement obtenue lors de l’analyse entraîne la disparition du symptôme»,«la psychanalyse est une discipline émancipatrice», etc. - que ces cartes postales, donc, n’étaient que le résultat du travestissement de l’histoire réelle du freudisme en légende. D’où la thèse, défendue dans le Crépuscule d’une idole, d’une «histoire nietzschéenne de Freud, du freudisme et de la psychanalyse», dans laquelle le freudisme est une production littéraire ou une philosophie (vitaliste) - «ce qui n’est pas rien» - qui, comme toute philosophie lue en nietzschéen, «est la confession autobiographique de son auteur». La psychanalyse, écrit Onfray, «est une discipline vraie et juste tant qu’elle concerne Freud et personne d’autre», dans la mesure où elle tient à «la transformation des instincts, des besoins physiologiques d’un homme en doctrine ayant séduit une civilisation», et aux «mécanismes de l’affabulation ayant permis à Freud de présenter objectivement, scientifiquement, le contenu très subjectif de sa propre autobiographie - en quelques mots, je propose ici l’esquisse d’une exégèse du corps freudien…»

Pour montrer comment il déguise la «psychologie littéraire» issue de sa propre expérience de vie en «psychanalyse scientifique issue d’une méthode expérimentale», ou comment il extrapole «des notions créées sur mesure pour lui-même» à «la totalité de l’humanité», Michel Onfray plonge dans la biographie de Freud et exhume toutes les manipulations que ce dernier (aidé ensuite par ses «hagiographes») lui a fait subir afin qu’elle apparaisse comme celle d’un savant inventant ex nihilo une science nouvelle. Négation de toute influence subie (Schopenhauer, Nietzsche) et de tout emprunt théorique, élimination méthodique des éléments théoriques ou biographiques susceptible de gêner l’édification de la statue de grand homme, destruction des correspondances, dissimulation de l’attrait pour des «sottises» telles que la numérologie, l’occultisme ou la télépathie, reniement de théories un temps «défendues avec véhémence» (sur la cocaïne), «invention de patients»,«cas cliniques introuvables», effacement des preuves de falsification, dissimulation des échecs thérapeutiques - à quoi s’ajoutent l’infidélité en amitié, l’adultère, les penchants incestueux…

«Meurtre du père». La charge, on l’a dit, est lourde, d’autant que Michel Onfray l’obère du poids politique d’un Sigmund Freud vraiment peu attiré par la pensée sociale, qui certes, «en tant que Juif, ne peut rien sauver du national-socialisme», mais n’a d’antipathie - ils illustreraient même les thèses de sa Psychologie des masses et analyse du Moi - ni pour «l’austro-fascisme de Dollfuss» ni pour le «césarisme autoritaire de Mussolini»,«héros de la culture» auquel, le 26 avril 1933, il envoie l’un de ses ouvrages dédicacés.

Si la psychanalyse n’est que l’autobiographie de Sigmund Freud, comme le soutient Onfray, elle révèle un homme bien peu… légendaire. Mais, depuis Freud, la psychanalyse, en dépit de toutes les critiques, a connu un essor considérable. On ne peut pas seulement expliquer son succès par le fait qu’elle a «fait entrer le sexe dans la pensée occidentale», qu’elle s’est instituée en «église» protégée par ses dévots, que le «freudo-marxisme» (Reich, Marcuse, les enfants de Mai 68…) lui a donné une patine «plus séduisante», ou qu’elle se trouve à présent en syntonie avec le culte narcissique du Moi que célèbre l’individualisme libéral. Ses praticiens, dont on ne peut pas penser qu’ils soient tous incapables de reconnaître un «effet placebo», peuvent attester son efficacité pour soulager les souffrances ou délier les «nœuds» qui empêchent de bien vivre. Ses concepts sont utilisés par tout le monde - y compris par Onfray, qui, par exemple, à propos du rapport de Freud à Nietzsche parle de «meurtre du père» - et elle est devenue l’une des langues de notre culture. Aussi n’est-il pas sûr que la bombe lancée par Onfray parvienne à la «pulvériser» : cela est aussi difficile que de vouloir éliminer les racines latines du français ou de l’italien.
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muzo
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MessageSujet: Re: livre - le Crépuscule d’une idole   livre - le Crépuscule d’une idole Icon_minitimeSam 15 Jan 2011 - 0:00

pas trop "d accord" avec celui la (etudes de psy oblige^^)
et je trouve le "procédé" ou l'angle d attaque moyen
en revanche j ai parcouru Traité d'Atheologie et beaucoup plus apprécié

mais merci tout de meme pour la loooooooongue liste Wink j ajouterais les miens
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